livre : Golgotha’s blues
J’habite un lieu où le temps s’égrène encore au rythme des clochers qui l’environnent. De quart d’heure en quart d’heure je prends un peu plus d’âge et ce, depuis longtemps déjà. C’est dire que je ne suis plus très jeune et qu’il importe que je mette au monde les mots et les phrases que je porte.
J’écris, je crois, depuis toujours mais ne sais dire que la proximité, le détail, le ténu de la vie. La poésie a été pendant des années un abri, un refuge, une cachette ! Tout peut s’y conter sans trop se révéler. Quelques récits aussi qui ne supportaient plus d’être si lourds à porter. Sans oublier un certain nombre d’éloges funèbres pour les amis qui me quittaient… Et des articles écrits à la faveur de mon métier.
Je ne sais trop si je vis pour les mots ou si ce sont les mots qui me font vivre, exister plutôt. Je leur dois beaucoup. Ce que je suis, le chemin que j’ai parcouru, celui qui me reste à faire. Il importait qu’ils soient sortis de l’ombre dans laquelle je les tenais. Cet ouvrage me le permet. Noelle Doelker-Mignot